Qu'est-ce que saartjie baartman ?

Saartjie Baartman, également connue sous le nom de Hottentot Venus, était une femme khoïsan originaire de la région du Cap en Afrique du Sud. Elle a été exhibée comme une curiosité ethnographique et sexuelle dans diverses foires et cirques en Europe au début du XIXe siècle.

Baartman est née vers 1789 dans la colonie du Cap, qui était alors sous domination néerlandaise. Elle appartient à la tribu des khoïsans, un groupe ethnique indigène d'Afrique australe. Sa particularité physique était ses fesses et ses hanches très proéminentes, ce qui était considéré comme inhabituel à l'époque en Europe.

En 1810, Baartman est emmenée en Angleterre par un certain Hendrik Cezar, un homme d'affaires qui exploitait les différences ethniques et corporelles pour des spectacles. À Londres, elle est exhibée devant un public curieux qui se rassemblait pour voir ses caractéristiques corporelles particulières. Elle est ensuite transportée à Paris, où elle est un sujet de fascination pour la société française.

Saartjie Baartman est finalement tombée entre les mains du naturaliste Georges Cuvier, qui l'a étudiée de près. Cuvier a publié des écrits sur Baartman dans lesquels il soutenait que les différences entre les Européens et les khoïsans étaient de nature anatomique et intellectuelle. Ces travaux ont alimenté les théories racistes de l'époque, qui cherchaient à justifier la domination européenne sur les peuples indigènes.

En 1814, Baartman est morte à l'âge d'environ 25 ans. Les détails de sa mort restent flous, mais on pense qu'elle est morte de maladie ou de complications liées à l'alcoolisme. Après sa mort, son corps a été disséqué et sa dépouille a été exhibée dans le Musée de l'Homme de Paris pendant près d'un siècle et demi.

La vie et le sort tragiques de Saartjie Baartman sont souvent évoqués comme un exemple marquant de la déshumanisation et de l'exploitation des personnes d'origine africaine par les Européens à l'époque coloniale. Au cours des dernières décennies, de nombreux mouvements ont œuvré pour la restitution des restes de Baartman à l'Afrique du Sud, où elle a finalement été enterrée en 2002.